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Petit journal d'un bonauxilien ..
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Petit journal d'un bonauxilien ..
7 juin 2009

Un dimanche matin..

"Tant qu'il y aura des dictatures, je n'aurai pas le cœur à critiquer une démocratie"

[Jean Rostand]

Dimanche,

les yeux s'entrouvrent et découvrent un plafond où des filets de lumières à travers les volets viennent faire le spectacle telles des herbes folles s'agitant sous l'effet du vent printanier.

1ere information cruciale de la journée, sans avoir pour autant consulter sa messagerie, ni allumer BFMTV,
"Nul doute , il fait beau en ce dimanche 7 juin 2009".

Image_9

Un regard à gauche, sa petite boule blanche annonce qu'il est 7h29, qu'il fait 21 degré et qu'il fait beau :)

Une inspiration profonde et c'est parti, il se lève sans marcher sur la paire de lunettes abandonnée la veille sur la moquette, bondit vers le couloir d'un pas de chat assuré sans éveiller la maisonnée.

Direction la douche... pas de détails :)

(on accélère la séquence : il se lave, se brosse les dents sous la douche, il s'habille, lace ses chaussures du dimanche...)

Le pavillon de ses deux oreilles vient recueillir un couple d'écouteurs blancs nacrés à jamais séparé l'un de l'autre lorsqu'ils se mettent en résonance.

P1040851

Puis l'index effleure  l'interphone iphone et laisse jaillir la musique..

"le sourire heureux" commence à poindre..


Découvrez L&O!


Il ouvre la porte , son regard ébloui par le soleil se trouve à temps protégé par une paire de Rayban, il saisit le vélo made in China...et s'élance vaillamment vers le ruban de bitume qui le mène vers..

(On accélère la séquence: il pédale, freine, tend le bras droit, pose pied à terre, pédale,  sourit, refreine , se gare, prend le lourd antivol qui ne fait peur à personne...et retire son casque)

Il est arrivé.

Un frisson, la main droite aidée d'une main gauche jumelle se retrouvent côte à côte, inquisitrices, elles tapotent d'un geste brusque les poches avants et arrières du jean de la semaine.

La tension chute, le sourire s'esquisse .."il ne l'a pas oublié"

Le portefeuille apparait subrepticement de la poche bleutée.

La carte d'identité se révèle soudainement, sacrée photographie, le temps passe!!

Un bonjour, deux puis trois, des enfants sont là; des visages radieux, des sourires endimanchés, le petit Quentin coure, montre fièrement à son père le dessin accroché au mur qu'il a peint la semaine passée avec sa maitresse. Le père sourit à son tour fièrement.

Encore quelques hochements de tête, des sourires, des "salut.. comment tu vas!", des bonjours, et les choses sérieuses commencent..

Après le contrôle d'identité d'usage, c'est parti, il regarde les noms inscrits sur les petits papiers blancs...

Citoyennement, il les prend tous sauf un! car il ne l'aime pas du tout cette fille de.

Il attrape l'enveloppe de ses doigts (mal)habiles..

Il est enfin seul, ou presque.

Isolé des regards dans ce petit espace intime, sauf pour le petit Quentin qui  lance un "coucou, ça va moussieux?" en soulevant le rideau de séparation.

Il rend un sourire au jeune garçon et glisse fébrilement l'heureux(se) élu(e) au fond de l'enveloppe bleutée.

Attrape cette dernière, sort la langue, passe celle-ci sur sa langue humide (ou le contraire) , essaie vainement de coller l'enveloppe, mais rien  à faire, c'est toujours la même chose à chaque fois, mais il s'en moque et tel un rituel pathologique, refait ce geste, comme il l'a toujours fait depuis qu'il a 18 ans.

Le plus dur reste à faire..fermer l'enveloppe, rabattre le volet supérieur en l'introduisant dans l'enveloppe..pas simple lorsque celle-ci est humide, c'est à chaque fois comme ça..

Les années passent, mais les enveloppes restent les même, la technologie et le progrès les ont épargné à jamais.

Ouf c'est fait ! 30 longues secondes ont passé, il faut quitter l'endroit, une dernière pensée?

Oui c'est bien le bon choix..

Il sort, prenant garde à laisser place nette derrière lui, il a enfoncé les bulletins perdants dans ses poches arrières ..ils y resteront la semaine suivante certainement :)

Sourires, bonjour, pièce d'identité, sourire, validation des juges, hochement de tête, resourire, "allez y!"

L'enveloppe se dirige vers sa funeste destinée ...tomber dans une urne transparente, et rejoindre des centaines d'autres enveloppes en mille-feuille.

"A voté" lui dit le sage ..avec un sourire en guise d'en revoir.

Une signature.. Un sourire, 2 puis 3 et puis  " au revoir madame, monsieur"

Retour vers l'extérieur, Quentin est toujours là devant son dessin, il ne veut pas le quitter..

La porte s'ouvre , une dame entre..

il sort..

un dernier sourire, il est satisfait, il fait beau et soudain il se dit que ce dimanche matin, il n'avait rien à faire d'extraordinaire, il n'a rien fait de fabuleux , il a juste voté et échangé des dizaines de sourires, que demander d'autres?

Pas mal pour un début de journée?

"extrait d'un dimanche bonauxilien parmi des milliers d'autres" :)

Quentin, lui trépigne.. et lui fait toujours autant de fautes...Bonne fête Maman.

 

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Commentaires
M
Belle leçon de citoyenneté! <br /> Après avoir lu ce billet, les électeurs ne vont pas résister à suivre l'exemple de notre conteur (lebonauxilien), ne serait-ce que pour avoir ce "sourire heureux" en ce dimanche matin. (seuls les 21° semblent utopique) ;)<br /> Cordialement
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